À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, l’Association des Journalistes LGBTI (lesbiennes, gays, bi-e-s, trans et intersexes) publie trois nouveaux chapitres de son kit « Informer sans discriminer », réunissant de nombreux conseils aux journalistes afin de mieux traiter des questions LGBTI.
« Depuis sa création en 2013, l’AJL sensibilise les journalistes au traitement des questions LGBTI avec l’utilisation de termes appropriés et respectueux. Nous constatons que ce travail de pédagogie a, par exemple, permis d’améliorer le traitement de la transidentité dans les médias, même s’il y a encore beaucoup de travail. Après la publication du chapitre consacré à l’asexualité il y a quelques semaines, nous espérons que ces nouvelles recommandations rencontreront un écho à la hauteur des enjeux », déclarent Ingrid Therwath et Rachel Garral-Valcarcel, co-présidentes de l’AJL.
Le premier chapitre vise à fournir des outils aux journalistes pour aborder les questions de non-binarité et de fluidité de genre. « Pour beaucoup de journalistes, ces notions restent une énigme. Il est pourtant crucial de se pencher sur ces identités », souligne l’AJL dans ce chapitre.
Le deuxième invite les journalistes à se départir de biais racistes dans le traitement des questions LGBTI à l’étranger comme en France. Du traitement des personnes LGBTI dans les banlieues aux articles relatifs à leur vie quotidienne dans les pays où elles luttent pour leurs droits, la couverture journalistique est souvent empreinte de préjugés et d’idées reçues. Il est important de les déconstruire, et de permettre une représentation fidèle des réalités des personnes LGBTI racisé·e·s.
Enfin, l’AJL a souhaité sensibiliser les journalistes à la présentation des personnes LGBTI dans les faits divers. « Nous constatons que trop souvent, les personnes LGBTI, qu’elles soient victimes ou mises en causes, sont stigmatisées dans les pages « faits divers » en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Que ce soit par manque de connaissances, d’intérêt ou par envie de sensationnalisme, à la violence des faits vient s’ajouter le manque de respect lié à un mauvais traitement journalistique. »
Ces nouveaux chapitres du kit de l’AJL visent donc à encourager les journalistes à adopter un traitement respectueux de ces questions, et viennent compléter nos recommandations en matière de visibilité lesbienne, de traitement des personnes intersexes ou encore de la PMA (un chapitre qui reste toujours d’actualité en ce 17 mai alors que les débats sur la loi bioéthique doivent revenir au Parlement le mois prochain).
Ils préfigurent la publication prochaine d’une version revue et corrigée du kit « Informer sans discriminer » dans son ensemble. Publié initialement en 2014, ce guide de bonnes pratiques s’est étoffé au cours des années. Il compte aujourd’hui 13 chapitres consacrés, au-delà de ceux déjà abordés, aux stéréotypes visant les gays, aux fausses nouvelles liées à la soi-disant « théorie du genre », ou encore à celui du VIH.
Le kit de l’AJL à destination des journalistes est disponible dans son intégralité à cette adresse.